Du tourisme pour tous les goûts
Virée - L'Office national du tourisme (ONT) en collaboration avec le ministère de tutelle
ont organisé un Eductour à l'est du pays (Souk Ahras, Guelma, Annaba) au profit des journalistes de la presse nationale.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale du
tourisme qui coïncide avec le 27 septembre de chaque année.
Cette «aventure» a donc commencé au niveau de l'aéroport international Houari-Boumediene avec les retrouvailles entre les membres de «la bande» qui a déjà pris part à l'Eductour Ouest organisé au
mois de juin. Tout le monde était content de se retrouver une seconde fois pour un autre Eductour qui s'annonçait déjà très riche. Chacun demandait si un tel collègue, qui a participé à
l'Eductour Ouest, prendrait part à ce deuxième voyage de presse.
Et là, tout le monde a regretté l'absence de certains. «C'est dommage que tous les collègues avec qui nous étions à l'Ouest au mois de juin ne soient pas ici aujourd'hui», regrette un collègue.
«Je suis vraiment très contente de vous retrouver tous pour ce deuxième Eductour», lance Mme Nacera Hamani, responsable marketing à l'Office national du tourisme, avant de se précipiter au
guichet pour s'occuper de l'enregistrement des participants. Une fois le groupe au complet et toutes les formalités d'embarquement accomplies, nous prenons place dans l'avion pour atterrir à
l'aéroport Rabah-Bitat à Annaba, 45 minutes plus tard.
A notre arrivée, nous étions chaleureusement accueillis par les responsables de l'agence de voyages Medina Tour, à leur tête la très sympathique guide touristique Amel. Après l'installation à
l'hôtel Sabri, nous avons fait une virée nocturne sur la corniche bônoise, avant le dîner. Vu que le voyage a été un peu fatigant, bien qu'il n'ait duré que 45 minutes, la plupart des
journalistes ont préféré dormir tôt car une longue journée les attendait le lendemain. Ainsi, notre périple à l'est du pays nous a permis de découvrir trois wilayas, et non des moindres : à
savoir Souk Ahras, Guelma et Annaba. Il faut dire que l'est du pays, tout comme les autres régions, est vraiment très riche en potentialités touristiques. Les wilayas de l'est du pays que nous
avons visitées ont tous les atouts, ou presque car il y a un manque d'infrastructures, pour satisfaire tous les goûts. Que ce soit le tourisme thermal, balnéaire, culturel, cultuel..., le
visiteur aura l'embarras du choix. A Souk Ahras nous avons visité le fameux arbre de saint Augustin ainsi que les ruines romaines de Madaures ou Mdaourouch.
A Guelma, Nous avons eu à découvrir le théâtre romain, mais aussi et surtout Hammam El-Meskoutine et les magnifiques cascades qui ont charmé les journalistes.
A Annaba, nous avons visité Ras Al-Hamra, la localité de Seraïdi, la cathédrale de saint Augustin, et nous avons terminé notre périple par la visite des ruines d'Hippone et le musée. Par
ailleurs, il faut dire qu'en l'espace de trois jours, «l'équipe de choc» conduite par Wahab, a pu «récupérer» la plupart des autres membres du groupe, ce qui a donné une ambiance particulière à
cet Eductour...
Guelma : eaux thermales et sites féeriques
Après Souk Ahras, Guelma ou l'antique Calama était notre deuxième destination lors de cet
Eductour.
Guelma nous ouvre ses portes et nous invite à découvrir ses vestiges archéologiques qui
attestent du passage de grandes civilisations. Ainsi, après un tour de la ville, nous avons visité le magnifique théâtre romain, un patrimoine archéologique inestimable, qui date de plusieurs
siècles. «Hormis quelques autres vestiges, ce théâtre est ce qui reste de plus important dans la ville de Guelma. Il dispose de trois édifices de spectacle : le cercle ovale, le cercle fermé et
le théâtre. Avec une capacité de 3 200 places, ce lieu servait de théâtre et d'amphithéâtre.
Il a été restauré deux ou trois fois après l'indépendance. La dernière restauration date de 2006», avons-nous appris de notre guide, Amel. Une fois à l'intérieur de ce magnifique théâtre, c'est
un véritable trésor qui s'offre à nos yeux : plusieurs statues de dieux romains notamment celle de Neptune, dieu des mers et des océans. «S'il vous plaît, il est interdit de prendre des photos»,
nous disait une jeune responsable au niveau de ce théâtre. «Vous précisez dans vos articles qu'il n’est pas permis de prendre des photos ou bien vous les publiez sans photo. Nous sommes à chaque
fois confrontés à ce problème. C'est vrai qu'il est interdit de prendre en photo les stèles et autres pièces archéologiques mais nous pouvons tout de même prendre en photo une personne à
l'intérieur de ce théâtre par exemple. Mais cela est interdit», renchérit, pour sa part, notre guide. Ce théâtre reçoit énormément de visiteurs notamment des touristes étrangers mais aussi des
Algériens établis à l'étranger. «Nous recevons jusqu'à 300 visiteurs par jour, surtout des touristes étrangers et précisément des Français.
Cette année, il y a eu une légère baisse. Ils viennent généralement par groupes de 20 à 30 personnes», nous dit la jeune responsable au niveau de ce théâtre. «Actuellement nous organisons des
spectacles, surtout durant le ramadan», a-t-elle ajouté. Outre la beauté de ses sites archéologiques romains, Guelma est aussi connue pour être une destination privilégiée pour les amateurs de
thermalisme.
Ainsi, notre prochaine destination fut Hammam Debagh, plus connu sous le nom de Hammam El-Meskhoutine. Arrivés sur les lieux, nous étions tout simplement fascinés par la majestueuse Cascade d'eau
chaude, à l'entrée du complexe. «C'est magnifique. On dirait une carte postale…», répétait un collègue, l'air admiratif. «Je savais que ça allait vous plaire», nous dit Mme Nacéra Hamani,
responsable marketing au niveau de l'ONT qui a concocté le programme de cet Eductour.
A peine descendus du bus, de jeunes photographes nous proposent leurs «services». «Vous voulez prendre une photo souvenir ? Vous l'aurez dans trois minutes», nous dit l'un d' eux, avec
insistance. A la fin de cette longue et riche journée, quoi de plus naturel qu'un bain au niveau de hammam Debagh ? Chose que Nacéra a inscrite dans le programme. «La température des eaux de ce
hammam est parmi les plus élevées au monde. Allez-y, profitez pour prendre un bain avant de retourner à Annaba», nous lance notre guide, Amel. Notons, enfin, que Guelma compte deux stations
thermales privées et une autre étatique, à savoir Bouchahrine, le complexe Al-Baraka et hammam Debagh (Meskhoutine).
M'daourouch et l'olivier de saint Augustin…
Site - L'olivier de saint Augustin est et restera toujours un symbole de la ville de Souk Ahras. Il
représente le tourisme culturel de cette région.
Notre première destination lors de cet Eductour fut donc la ville de Souk Ahras ou
Thagaste. Cette ville antique, carrefour de plusieurs civilisations (numide, romaine, et berbère), recèle un véritable trésor archéologique.
En témoignent les vestiges romains de Madaure ou M'daourouch mais aussi et surtout l'arbre de saint Augustin. Après une petite visite des différents stands de l'exposition organisée dans le cadre
de la célébration de la Journée mondiale du tourisme, nous prenons une petite ruelle pour monter au site où se trouve le fameux olivier de saint Augustin.
Sur place, nous sommes accueillis par le guide (qui est aussi le gardien de ce site). Il nous a donné un petit aperçu sur cet arbre mais aussi sur la vie de saint Augustin. «C'est un arbre
millénaire. Il a trois mille ans, ce n'est pas saint Augustin qui l'a planté, il a été planté avant sa naissance. Saint Augustin venait ici pour méditer. Il est né ici à Souk Ahras en 354»,
a-t-il dit. «On reçoit jusqu'à 800 visiteurs par an sur ce site qui représente le tourisme culturel de notre région», a-t-il ajouté. Au niveau de ce site, nous avons également visité un petit
musée où sont exposés plusieurs portraits de saint Augustin. Après cette visite, nous quittons la ville de Souk Ahras à destination de Madaures ou M'daourouch. Ce site, situé à 30 km au sud de
Souk Ahras et qui s'étend sur une superficie de plusieurs hectares, abrite des monuments et des vestiges datant de l'époque romaine, notamment un amphithéâtre de 1 200 places et plusieurs sites
thermaux.
« C'est ici que saint Augustin a fait ses études», nous apprend Amel, notre guide, une fois au niveau de l'amphithéâtre. Sur place, nous avons rencontré une équipe d'archéologues algériens en
train de faire des relevés en collaboration avec des archéologues italiens. Malgré tout ce patrimoine inestimable, la wilaya de Souk Ahras donne l'impression, à première vue, d'une ville
abandonnée. Elle souffre, comme plusieurs wilayas du pays mais à un degré un peu plus élevé, d’un manque flagrant, pour ne pas dire de l'inexistence, des infrastructures d'accueil. Selon le
directeur de tourisme, Zoubir Boukaâbache, la wilaya dispose actuellement de deux hôtels qui offrent, selon lui, des services «vraiment modestes». Ce déficit en matière d'infrastructures
d'accueil fait de Souk Ahras une zone de transit. «Souk Ahras est toujours considérée comme une zone de transit pour de nombreux visiteurs.
D'ailleurs, vous en êtes l'exemple. Vous allez visiter M'daourouch et l'Olivier de saint Augustin, et vous allez passer la nuit à Guelma», nous dira le wali, avant de nous inviter à passer la
nuit au niveau de la résidence de la wilaya.
Le premier responsable de la wilaya a indiqué que des projets de réalisation de trois hôtels sont actuellement à l'étude dans le cadre du soutien à l'investissement et que cinq Zones d'expansion
touristique (ZET) ont été identifiées en vue de développer la vocation touristique de la région.
Annaba, la charmeuse
Réalité - Annaba est l'une des plus belles villes de la côte Est de notre pays. C'est au niveau de la
«charmeuse de l'Est» que notre voyage a pris fin. Ne dit-on pas le meilleur pour la fin…
Hippone, Hypo Regius, Bouna, Bouna Al-Djadida, Bône…autant d'appellations ont été
attribuées à l'actuelle Annaba. Lors de cet Eductour, nous avons eu à visiter cette ville et découvrir toutes les potentialités qu'elle recèle. Annaba est tout simplement «la Bahia» de l'Est
algérien. Ainsi, nous entamons notre visite de Bône par Ras Al-Hamra, sur les hauteurs de la ville. «On ne peut pas venir à Annaba sans visiter Ras El Hamra», nous dit notre guide. «Cet endroit
est appelé ainsi car la terre est rouge, c'est la seule explication scientifique», explique-t- elle.
Là, on domine toute la ville d'Annaba qui nous paraît à la fois moderne (par ses infrastructures hôtelières) et ancienne (par ses sites historiques, culturels et cultuels). Toutefois, tout ce
beau paysage est enlaidi par des ordures (bouteilles, emballages, sachets, etc.) éparpillées çà et là sur le site. «Imaginez que vous êtes des étrangers et que je vous parle de la beauté de ma
région, et hop, vous voyez toutes ces ordures.
C'est vraiment une honte», regrette Amel, notre guide. Et d'ajouter : «La dernière fois que j'ai reçu des étrangers, ils étaient vraiment séduits par la beauté de Annaba, notamment lorsqu'ils
sont venus ici à Ras Al-Hamra. Mais dès qu'ils ont vu ces ordures, ils étaient sous le choc et ne cessaient de répéter : dommage !, dommage !». Interrogé à ce propos, le directeur du tourisme de
la wilaya a pointé du doigt les citoyens et s'est contenté de nous dire que «les agents de l'APC font leur travail». Nous quittons Ras Al-Hamra en direction de Seraïdi, un petit village
forestier, à 900 mètres d'altitude, sur une route exiguë et tortueuse. «Va doucement Sabri», lançait, sans cesse, notre guide au chauffeur.
Après avoir goûté à la délicieuse chakhchoukha annabia, nous avons visité l'hôtel El-Mountazah, qui surplombe majestueusement la forêt de chênes-lièges de Séraïdi. «L'hôtel a été construit par
Pouillon en 1967 et il a ouvert en 1971, il a quarante ans aujourd'hui. Il y a beaucoup de personnalités et de hauts responsables qui, dans chacune de leurs visites à Annaba, viennent ici. Cet
hôtel a bénéficié d'une grande opération de rénovation», nous dira le directeur général de cet établissement public. Nous terminons notre visite à Bône par une halte à la fameuse basilique de
saint Augustin, située à 2,5 km à l'ouest de Annaba, au-dessus des ruines d'Hippone.
Sur place, nous avons été chaleureusement accueillis par le père Abdellah Raphaël, recteur de cette basilique. Après un bref historique de cette basilique et certaines instructions à respecter à
l'intérieur de ce lieu de culte, le père Raphael nous invite à visiter cette magnifique église. Ainsi, nous y avons découvert un monument funéraire qui représente joliment saint Augustin sur son
lit de mort, un coffre berbère vieux de 3000 ans, et des stèles phéniciennes. A quelques mètres de cette église, nous avons visité les ruines d'Hippone et un petit musée. Et c'est tout en beauté
que s'achève cet Eductour….
Source le Soir d’Algérie Brahim Mahdid
Le Pèlerin