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Algérie - Bouteflika et l'article 88 de la Constitution

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 La thèse de la destitution ne convainc pas

Bouteflika de retour en Algerie

 

De toutes les incertitudes qu'a fait naître la maladie du chef de l'Etat, celle ayant trait à l'éventualité de sa candidature pour un quatrième mandat en 2014 ne taraude plus l'esprit du simple citoyen. Pour tous les Algériens, cette éventualité n'est plus de mise en effet, car il leur est apparu évident que Bouteflika n'est plus en capacité physique de se fixer un tel challenge.
Ils restent néanmoins divisés sur l'opportunité de la demande qu'ont formulée des partis et des personnalités de l'opposition et de la société civile d'un recours à l'article 88 de la Constitution au motif avéré selon eux que le président n'est même plus en état d'exercer ses prérogatives et que de ce fait le pays est dans une situation de gel de toute activité institutionnelle. Pour les tenants de cette thèse, il est d'autant impératif de mettre un terme à cette situation que le pouvoir en voulant créer l'illusion que la maladie et l'éloignement du chef de l'Etat n'ont pas engendré de vacance dans la gouvernance du pays, a eu recours à une « gestion par procuration » des affaires de la nation qui « viole la légalité constitutionnelle ». En clair, ils ne croient pas que le Premier ministre assume la fonction de « gérer la boutique » sous l'autorité du président malade. Mais qu'il agit à l'instigation et sous le contrôle d'un pouvoir occulte n'ayant aucune légitimité constitutionnelle. Il est vrai que rares ont été les Algériens à croire pendant les quatre-vingt-deux jours qu'ont duré l'hospitalisation et les soins de rééducation physique en France de Bouteflika que celui-ci aurait effectivement continué à superviser et à orienter l'action gouvernementale comme le Premier ministre et d'autres responsables institutionnels l'ont prétendu.

Pour le citoyen lambda, cette polémique n'a pas lieu d'être compte tenu que la stabilité et le fonctionnement du pays n'ont pas véritablement pâti à cette situation inédite et ils sont nombreux à déclarer s'en accommoder si elle doit permettre à l'Algérie de traverser sans secousses le court laps de temps qui reste au mandat présidentiel et à la tenue de l'élection présidentielle. D'aucuns d'entre eux soupçonnent les milieux qui poussent à une précipitation des événements en revendiquant la destitution du président et la tenue d'une élection présidentielle anticipée de vouloir en fait créer dans le pays un climat qui chamboulerait ses échéances politiques et électorales. C'est pourquoi ils en sont à espérer que Bouteflika rentré au pays consacre ce qu'il a gardé de capacité physique et intellectuelle à mettre en place les conditions d'une passation de pouvoir à terme échu sans heurts ni soubresauts.

Pour démontrer qu'on a cherché à « l'enterrer » prématurément, le chef de l'Etat est tenu impérativement de prendre des initiatives dans ce sens espéré par l'opinion publique et prouver ainsi que même malade et physiquement diminué, il reste et restera la source et le centre du pouvoir jusqu'à l'ultime instant du passage de relais à son successeur.

Source Le Quotidien d’Oran Kharroubi Habib

Le Pèlerin


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