Présidentielle de 2014 : ces binationaux qui rêvent d’accéder à El Mouradia
C’est une première dans l’histoire de l’élection présidentielle en Algérie. Ils sont déjà quatre binationaux à avoir annoncé leur intention de se présenter à l’élection présidentielle prévue en 2014. S'ils sont ambitieux et brillants dans les affaires pour la plupart, ces binationaux restent néanmoins inconnus en Algérie.
Mais, les révoltes du printemps arabe, les changements qu’elles ont suscités et la situation actuelle du pays après
l’hospitalisation du président de la République semblent leur donner beaucoup d’espoir.
Ali Benouari : ancien
ministre de Ghozali vivant en Suisse
Dernière candidature en date : ce vendredi 19 juillet, deux quotidiens suisses annoncent l’intention de Ali Benouari de briguer la magistrature suprême en Algérie.
Ancien ministre délégué au Trésor dans le gouvernement de Sid Ahmed Ghozali, l’homme de 62 ans vit depuis 20 ans à Genève, en Suisse, où il dirige une société de conseil industriel et financier,
Ecofinance. « Je n'avais pas prévu de l'annoncer depuis la Suisse, mais finalement c'est un beau symbole », a-t-il indiqué dans l’entretien accordé aux deux journaux suisses.
M. Benouari, binational, est engagé politiquement dans son pays d’accueil. Il s’est notamment présenté aux élections fédérales de 2007, selon les médias suisses. « La Suisse est mon pays
d'adoption et une grande démocratie. Je ne me lance pas par opportunisme, mais parce que je pense pouvoir insuffler de la modernité au débat », a-t-il expliqué. Pour lui, Abdelaziz Bouteflika ne
sera plus président en avril prochain, vu son état de santé. « C'est tant mieux. Son pouvoir était illégitime », a-il-dit.
Rachid Nekkaz : le millionnaire franco-algérien
Avant Ali
Benouari, c’est le Franco-Algérien Rachid Nekkaz qui a annoncé sa candidature. De tous les candidats binationaux, il est sans doute le plus célèbre et le plus connu, en Algérie comme à
l’étranger. Fidèle à sa stratégie de provocation, c’est depuis la frontière algéro-marocaine qu’il a annoncé sa candidature, avant de demander, quelques jours plus tard, au président français de
le déchoir de sa nationalité française. Agé de 41 ans et marié avec une Américaine, Rachid Nekkaz est habitué des candidatures en France. Il a notamment échoué à se porter candidat à la
présidentielle de 2007.
En France, Rachid Nekkaz est connu pour ses combats parfois atypiques. De la défense des prisonniers politiques musulmans ouïghours en Chine à l’opération République des Roms, en passant par la
création d'un fonds servant à payer à leur place les amendes des femmes portant le voile intégral, le jeune millionnaire suscite souvent la curiosité et l’intérêt des médias. Rachid Nekkaz a déjà
commencé à préparer sa campagne électorale en se présentant comme candidat de la jeunesse et du changement.
Dans un communiqué publié sur son site "nekkazpresident.com", il propose la création d'un poste de vice-président réservé en priorité à une femme. Parmi les points inscrits dans son
programme, figurent la « réouverture des frontières terrestres entre l'Algérie et le Maroc » et la « lutte contre la corruption ».
Madjid Mezghenna : « un candidat désintéressé »
Un autre
Franco-Algérien, Madjid Mezghenna, veut se présenter parce qu’il est certain de pouvoir changer la situation. « Je n’ai pas d’ambition personnelle, ce n’est pas mon avenir qui m’intéresse, mais
celui de l’Algérie », a-t-il déclaré dans un entretien accordé au quotidien régional français Le Midi libre, dans lequel il a annoncé sa candidature. « Je suis donc un candidat désintéressé et je
pense que c’est important. Je désire au plus profond de mon être que l’Algérie aujourd’hui soit à l’image de tous les pays démocratiques », a-t-il ajouté.
L’homme de 67 ans est certain de pouvoir changer les choses dans le pays. S’il parvient au Palais d’El Mouradia, l’abrogation du code de la famille sera la première décision qu’il prendra. A-t-il
une chance d’être élu ? Madjid Mezghenna y croit, « d’autant plus que mon nom, Mezghenna, est le véritable nom d’Alger, la capitale, où je suis venu au monde », argue-t-il.
Kamal Benkoussa : un Franco-Algérien vivant à Londres
Même
s’il ne l’a pas encore annoncé officiellement, Kamal Benkoussa prépare depuis plusieurs mois sa candidature à la présidentielle algérienne. Né en France de parents algériens, il est trader et
partenaire dans un fonds d’investissement américain à Londres. Cela fait plus d’un an qu’il multiplie les rendez-vous avec des personnalités de la société civile et du monde des affaires. Il est
très prolixe dans les médias nationaux et internationaux, où il ne parle pas que d’économie et des finances.
En janvier dernier, l’homme crée la Ligue algérienne pour la démocratie. Interrogé sur son éventuelle candidature lors de son passage à Constantine, M. Benkoussa a répondu : « Si derrière (sa
candidature) il y a un mouvement national, je suis prêt à relever le défi. En tous les cas, c’est le peuple qui décide », selon ses propos, rapportés par la presse.
Source TSA Hadjer Guenanfa
Le Pèlerin