Malgré les assurances du ministre de l’Education
En grève, les lycéens des classes terminales d’Alger sont sortis hier dans la rue. Ils ont marché et observé un sit-in devant la tutelle pour dénoncer la surcharge des programmes et réclamer la détermination de leur seuil.
Une centaine d’élèves des classes terminale représentant plusieurs lycées d’Alger ont marché hier depuis l’Académie, sise à Belfort, jusqu’au siège du ministère de l’Education au Ruisseau. Initiée à partir d’un réseau social «3ataba bac 2012», cette marche se veut une expression de colère et un appel à la limitation des cours pour les candidats au bac puissent voir clair dans leurs révisions. L’Académie de Belfort a été le lieu de rencontre des élèves issus de la majorité des lycées de la capitale. Venant de plusieurs établissements : Abane-Ramdane, Rabah-Bitat, Ahmed-Toufik-El-Maddah, Djamel-Eddin-El-Afghani, Ourida-Meddad, Tamaris, Boussaidi… les élèves des classes terminale se sont entendus pour se rassembler et discuter avec l’administration de l’Académie à propos notamment de la surcharge du programme et la limitation des cours. Cette institution explique aux élèves contestataires que la réponse relève du département de l’Education. Les élèves décident alors de marcher vers le siège de la tutelle mais pas avant un premier obstacle des forces de sécurité au niveau de Cinq-maisons. Face auquel les lycéens ont dévié la route allant du côté de l’autoroute au lieu de passer directement par Lavigerie. Les lycéens ont ensuite marché plutôt «tranquillement» vers le Ruiseau, là où se trouve le ministère de l’Education. Trouvés en rassemblement sur place, regroupés sur les trottoirs sous surveillance policière, les élèves expliquent qu’ils ont décidé de recourir à une grève d’une semaine suite à «la pression de la surcharge des programmes». «Ma journée à l’école commence à 8h00 et s’achève à 17h30. Nous les ‘’math-élemes’’, par exemple, avons deux livres en physique et deux en mathématiques. C’est impossible de les achever tous. On étudie dans une pression qui ne nous permet pas d’assimiler les cours. Je rentre le soir fatigué. Je mange et je dors. Je n’ai pas de repos pour le week-end car j’ai aussi la révision et les cours particuliers des deux matières essentielles. Je paye 3 000 DA par mois», se lamente Amine venant du lycée Abane-Ramdane qui précise que le «poids de la surcharge dépasse les capacités d’assimilation et de compréhension des élèves». Mohamed du lycée El-Beyrouni, expliquera que les élèves de la filière gestion ont en plus de cette surcharge une matière de plus. «Rien qu’à voir tout ce que j’ai à réviser, ça me décourage. On nous a informé qu’à partir de l’année prochaine il y aura un changement total du programme de cette filière, ce qui n’arrange pas les élèves qui refont l’année». D’autres élèves de classes littéraires diront que leurs enseignants «dictent les leçons au lieu de les expliquer…». En les informant que la veille même le ministre de l’éducation avait affirmé que les sujets du baccalauréat ne porteront que sur les cours dispensés, et qu’ils disposeront de 23 jours pour les révisions… Les élèves soulignent le manque de dialogue des administrations scolaires. Les manifestants insistent sur la limitation des cours concernés par l’examen du baccalauréat et comptent poursuivre la grève jusqu’à dimanche prochain.
Source Le Jour d’Algérie Yasmine Ayadi