La misère des « Pauvres » dans les rues d’Alger
Une simple virée de nuit dans les rues d'Alger vous renseignera sur beaucoup de choses. Toute une communauté d’Algériens passe la nuit au quotidien dans des conditions déplorables. Cette frange de la société est communément appelée les sans domicile fixe ou SDF. Il s'agit de personnes vivant dans la rue, qui n'ont ni toit ni source de revenu assurant leur subsistance et celle de leurs enfants. Des familles entières passent les nuits glaciales de l'hiver à la belle étoile. Il est incorrect de penser que ces gens-là sont des aliénés mentaux, des personnes sans aucune volonté de s'en sortir, ou qu'ils ont tout simplement mérité leur sort. En réalité, nul n’est à l’abri des aléas de la vie, et toute personne est susceptible de se retrouver dans cette situation embarrassante, sans toit et dans le dénuement le plus total. Parmi les personnes qui mènent cette vie de «clochard», il y a celles qui ont occupé des postes très respectés et utiles à la société. On peut trouver des médecins, des enseignants, des ingénieurs et même des cadres de la nation. La sécurité de l'emploi, le problème du logement, l'absence d'un véritable système et autres problèmes personnels rendent vulnérable leur situation. Rien de plus intéressant qu'un fait concret pour illustrer cette problématique.
Un homme d'un certain âge a été présenté devant le procureur de la République de Bir Mourad Raïs, un père de famille accusé de vol à l'arraché sur la voie publique. Le mis en cause a tout simplement volé un téléphone portable à sa victime avant d’être rattrapé et arrêté par un groupe de policiers en civil. Jusque-là l'histoire est un fait divers banal comme on en voit tous les jours. Mais il y a lieu de signaler que le mis en cause dans cette affaire n'est autre qu'un travailleur d'une entreprise des plus solides d'Algérie, à savoir Sonatrach. Interrogé par le juge sur les raisons qui l'ont poussé à commettre cet acte, il a révélé qu'il n'avait pas été payé durant trois mois, qu'il passait la nuit dehors parce qu'il a des problèmes familiaux et sa marâtre l'a tout simplement jeté à la rue.
Source Le Jour d’Algérie Salah Harirèche
Le Pèlerin