Eternel chantier au Centre d'Alger
Quiconque s'est rendu à Alger-Centre, ces derniers jours, s'est étonné de l'état de la rue Larbi Ben M' hidi, transformée en un vrai chantier où piétons, travailleurs,véhicules,et engins… se bousculent au milieu de la poussière, du béton, des tubes... Pour des travaux, qui seront probablement à refaire, la sympathique artère, baptisée du célèbre et glorieux martyr de la révolution, sera défigurée au grand dam des amateurs de ses boutiques, de ses salons, de ses bâtisses… qui, même s'ils n'arriveront pas à rivaliser avec ceux des grandes capitales du monde, continuent d'enchanter les Algérois et les touristes. Ce qui irrite le plus,c’ est le temps que prennent les travaux en question, et le fait qu'on refait à chaque fois des tronçons entiers. En effet, de la Grande Poste à Port-Saïd, il est difficile de se frayer un chemin : des fossés qu'on croyait couverts, seront rouverts le lendemain ou quelques jours après, tout le long de la rue. "Deux fois de suite qu'on creuse devant ma boutique", s'indigne Omar, et d'ajouter : "on a rendu la rue invivable et on a enregistré des baisses de rentabilité énormes, et c'est logique. Les gens, qu'ils soient véhiculés ou non, évitent cette rue depuis qu'on l'a mise dans cet état effroyable". Un état, c'est vrai, désolant. Et le pis c'est que -un simple passage par les lieux vous le dira-, la fin des travaux n'est pas pour demain. " Une caractéristique typiquement algérienne ", ironise un homme d'un certain âge. " Faire, détruire et refaire est notre affaire. Nous y excellons , nous autres Algériens ! ", poursuit-il avant d'aborder le fait qu'onn’accorde pas beaucoup d'intérêt au études des projets et à l'organisation. Il explique : " Un Japonais ou un Chinois ne feront pas plus rapidement une petite tâche qu'un Algérien: tous prendront le même temps à arracher un clou. Mais dès qu'il s'agit de beaucoup de tâches qui nécessitent de la coordination, nous, nous perdons et nous commençons le double, voire le triple travail ". Lucide point de vue ! Car, à bien examiner les travaux, dans cette rue, on se rend compte combien de fois on a fait et refait les même choses. A vrai dire la rue Larbi Ben M' hidi ne serait pas la seule à en souffrir de ces sempiternels travaux de réfection. A l'instar d'ailleurs de beaucoup de villes de l'Algérie -si ce n'est toutes-, Alger donnera toujours cette allure maussade d'un éternel chantier. Métro, tramway, ainsi que d'autres projets continuent à semer de la poussière dans les ciel d'Alger et le dégoût dans les yeux des passants, avides de voir leur capitale, toute propre, toute immaculée… toute " blanche ". A ces projets s'ajouteront des travaux, eux aussi mal faits, d'entretien et de restauration qui lègueront leur lot de laideur aux moindres coins et recoins de la capitale. A quand la fin de ces calvaires, et à quand le début du travail de pro?
Source Les Débats Hamid Fekhart
Le Pèlerin