1979 - la fraude électorale boulimique du FLN
Du temps où Chadli Bendjedid se faisait élire président de la République avec un taux de participation de 100% des «voix» de la communauté algérienne résidant à l’étranger !
Regardez bien le fac-similé de cette page du Journal officiel(1) : ce qu’elle révèle est à proprement parler hallucinant ! Nous l’avons lue et relue des dizaines de fois. Nous nous sommes pincés les uns, les autres.
Rien à faire ! Le chiffre officiel de la proclamation des résultats de l’élection du président de la République est bien là, têtu et rédigé à l’encre noire indélébile de la République, celle des magistrats de la Cour suprême de l’époque, instruits bien sûr, agissant en leur qualité de membres de la Commission électorale nationale : le frère Chadli Bendjedid (comme on disait à l’époque), secrétaire général du parti du Front de libération nationale et président de la République (titre officiel de l’époque) a réussi le miracle électoral que personne n’égalera plus jamais, ni ici ni ailleurs : faire voter par une froide journée de février du siècle dernier, tous les ressortissants algériens disséminés à travers les cinq continents, c'est-à-dire l’Afrique, l’Amérique, l’Asie, l’Europe, les pays arabes et les pays socialistes, comme tient à le préciser le JO à sa page suivante (p.138), au cas où les citoyens algériens ne connaîtraient pas la géographie de leur planète… de l’époque. Pas un seul malade, ni une seule femme qui aurait accouché la veille, ou encore un seul ivrogne qui serait perdu ou attardé la nuit précédant l’élection dans les rues de Paris ou l’une des nuits folles du Caire ou de Beyrouth, au point de rater son rendez-vous électoral du lendemain ! Tous les Algériens vivant à l’étranger sans exception (318 959 votants sur 318 959 inscrits) comme un seul homme, se sont acquittés de leur devoir «patriotique » électoral et 94,86% d’entre eux ont «offert» virtuellement leurs voix au «frère» futur Président ! Les autres chiffres de l’élection sont «rattrapés»… au vol : il faut que le taux de oui des «émigrés» jugé trop faible (sic) soit corrigé à la hausse : ce sera 96,23% avec l’intégration du «oui» massif des «nationaux» et le taux de participation national au scrutin (nationaux+émigrés) aligné : 95,14%. En ces temps bénis, ni l’abstention et encore moins les bulletins nuls, qui constituent le phénomène majeur le plus «parlant» des élections d’aujourd’hui, n’avaient droit de cité statistique au pays du FLN, parti unique. Devant ce détournement franc et massif des dizaines de milliers de voix des Algériens résidant dans le monde pour satisfaire à la légitimité politique d’une élection présidentielle censée assurer la délicate transition entre l’Algérie de Boumediène et celle de Chadli Bendjedid, nous ne pouvons que tirer chapeau et ressentir une sincère et vraie sympathie pour les membres de la Commission nationale qui ont cru devoir insérer l’émouvante réserve suivante en guise de preuve de leur neutralité et de la «totale transparence» de l’opération électorale qu’ils ont supervisée. «Devant les contradictions existant entre P-V et état descriptif des résultats de Guelma, (…) la Commission électorale nationale a pris en considération les résultats communiqués télégraphiquement et confirmés par le wali concerné» !...
(1) Page 137 du JORADP du 20 février 1979.
Source Le Soir d’Algérie
Dossier réalisé par M’hand Kacemi
A suivre
Le Pèlerin