Le patronat veut une «levée des ambiguïtés»
A quelques jours de la tenue de la 15e tripartite, les organisations patronales ont
beaucoup activé en vue de préparer cet événement socio-économique. Pour cela, affichant sa position, le patronat compte présenter au gouvernement «deux documents bien distincts», l’un porte sur
la politique économique générale du gouvernement et l’autre sur les difficultés que rencontrent les chefs d’entreprise. C’est en tout cas ce qu’a affirmé hier Rédha Hamiani, président du Forum
des chefs d’entreprise (FCE).
La position patronale, expliquera le président du FCE lors de son passage sur les ondes de
la radio nationale chaîne III, «se résume dans deux documents distincts» : «Le premier à caractère politique concerne les stratégies et les politiques à mener. Nous allons interpeller
les autorités sur le rôle de l’industrie nationale, la place que doit occuper l’importation, sur le rôle et le soutien qui doit être apporté au secteur de l’entreprise.» Pour cela, le patronat
dans son ensemble, le FCE en particulier revendique
«une stabilité juridique, absolument nécessaire pour permettre à chacun de construire ses
prévisions, de faire ses anticipations», soulignera Hamiani. Mais «surtout» que soient levées les «ambiguïtés relevant de la conduite des affaires économiques notamment en ce qui concerne le rôle
de l’Etat, son interventionnisme général, et la poursuite d’une économie de marché qui demande une liberté des prix, d’action et d’investissement». «Les autorités devraient être en mesure de nous
éclairer sur leur programme économique à moyen et long terme» a-t-il estimé.
S’agissant du 2e document, il est «plus opérationnel» et comporte pour l’essentiel des
thèmes que le patronat, à travers des suggestions et des mesures, souhaite mettre sur la table pour améliorer le climat des affaires dans le pays, tirer la croissance vers le haut, sortir du
piège qu’est la dépendance des hydrocarbures, explique le patron du FCE.
Par ailleurs, pointant du doigt l’administration, le patronat demande une évaluation des
précédentes tripartites avant- d’aborder de nouvelles perspectives. «L’administration peine à suivre les décisions prises en haut lieu» estimera Hamiani. Toutefois, il estimera qu’eu égard à la
détermination du Premier ministre, «cette question sera frontalement abordée pour étudier les mesures concrètes à prendre qui feront en sorte que ces décisions soient appliquées. Il y a un
style de Sellal, qu’on apprécie énormément c’est son pragmatisme, son souci de mettre l’administration au service du citoyen, de simplifier les procédures…Je pense qu’on peut lui faire confiance,
et avec un peu temps on pourra arriver à des résultats concrets et tangibles».
Le FCE appuie le retour du crédit à la consommation
Sur le retour du crédit à la consommation proposé par l’UGTA, le FCE «soutient
totalement» cette proposition destinée exclusivement au produit national. Pour le FCE, c’est une proposition qui «va dans la bonne direction».
Nous avons des besoins exprimés par la population, avec un pouvoir d’achat augmenté ces
dernières années, ce dernier ne doit pas être orienté vers des achats de produits venus de l’extérieur. Même si le domaine d’application de ce crédit reste limité, mais c’est un signal fort qui
est donné pour inciter les producteurs locaux à mettre sur le marché avec plus de faciliter leurs produits, de booster le marché, d’établir un lien entre la consommation et la production
locale.
Source Le Jour d’Algérie Lynda Naili Bourebrab
Le Pèlerin