Le mémorandum d'entente sur l'énergie enfin signé
Enfin, les négociations autour d'un partenariat stratégique dans le domaine énergétique ont fini par donner leurs fruits après huit années d'attente avec la signature, hier à Alger, d'un mémorandum d'entente entre l'Algérie et l'Union européenne pour une coopération stratégique en matière d'énergie. «Un projet pour lequel tenaient aussi bien l'Union européenne que l'Algérie», a souligné à cette occasion le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.
Sachant que l’Algérie fournit actuellement à l’UE entre 13 et 15% de ses besoins en gaz naturel grâce à deux gazoducs avec l’Italie et l’Espagne, ce qui fait de ce pays le troisième fournisseur de gaz d’Europe après la Russie et la Norvège, la conclusion de cet accord stratégique aura un véritable effet de starter pour booster les investissements dans le domaine de l’énergie tant conventionnels que renouvelables, à travers le transfert technologique et la mise en œuvre de projets dans ce secteur. «L’Algérie et l’UE devraient procéder à l’ouverture de discussions exploratoires sur un projet de plan d’action dans le cadre de la politique européenne de voisinage rénovée, qui constituera un facteur de développement des relations entre les Etats et les peuples», a, par ailleurs, estimé M. Sellal.
«L’Algérie, un partenaire-clé pour l’UE»
De son côté, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, lors d’un point de presse qu’il a animé à la suite des entretiens qu’il a eus avec le Premier ministre, indiquera que «nous avons franchi une étape avec la signature du mémorandum d’entente dans le domaine de l’énergie». «C’est un document avec un contenu et des objectifs stratégiques» et «un instrument de développement de la coopération énergétique entre l’Algérie et l’UE», a-t-il ajouté.
Le mémorandum d’entente porte aussi sur l’assurance des approvisionnements de l’Europe en énergie et la garantie des parts de marché de l’Algérie au sein de l’UE, a-t-on appris en marge de la cérémonie de signature. Ce texte prévoit également la création de groupes thématiques et sectoriels de coopération dans le domaine énergétique et la contractualisation de tous les axes de cette coopération. Interpellé sur le changement de la dénomination dudit mémorundun, M. Barosso rétorquera : «Je ne vais entrer dans une question linguistique, mais c’est un mémorandum d’entente de contenu stratégique». Auparavant, il était question d’un accord énergétique stratégique entre l’Algérie et les 28 pays membres de l’UE. «Maintenant, l’important c’est ce qu’on va faire par la suite» dans le cadre de la mise en œuvre de ce mémorandum qui établit un cadre de coopération dans les domaines des hydrocarbures, des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, de la réglementation, et le transfert de technologie. «L’énergie est un domaine prioritaire dans le partenariat, dans ce carde, l’Algérie est un partenaire-clé pour l’UE», a-t-il ajouté. C’est pourquoi, il fera savoir la volonté du groupe des 28 de développer davantage la coopération dans le domaine de l’énergie dans toutes ses formes. Comme pour illustrer l’intérêt accordé au renforcement de la coopération UE-Algérie, José-Manuel Barosso dira avoir «officiellement invité l’Algérie à prendre part à la réunion du groupe euro-méditerranéen de coopération dans le domaine du gaz (GCG) prévue en décembre prochain à Bruxelles et qui se penchera notamment sur le Plan solaire méditerranéen (PSM), dont l’idée est d’adopter un plan sur le solaire». «L’Algérie aura son mot à dire lors de cette réunion», a-t-il souligné.
«Les Algériens ont toujours su surmonter toutes les difficultés»
D’autre part, sur les réformes politiques engagées en Algérie, M. Barosso indiquera que «nous suivons avec beaucoup d’intérêt l’évolution du processus d’approfondissement de la démocratie et du respect des droits de l’homme et (...) nous soutenons également les avancées en matière de réformes socio-économiques à même de stimuler le climat d’affaires et d’investissements».
Sur le plan régional, évoquant les questions sécuritaires, M. Barroso a indiqué que les deux parties ont convenu d’entamer un dialogue politique régulier sur les questions stratégiques de sécurité. En ce qui concerne le Maghreb, il a fait état de la possibilité pour une coopération «plus étroite» entre les pays de la région. «L’UE est prête à soutenir ces efforts, en particulier dans les domaines de l’économie, dont l’énergie», a-t-il précisé. Estimant ainsi qu’«une coopération régionale plus intense apporterait des bénéfices en termes de prospérité et de sécurité à la fois pour les pays de la région et de l’UE».
Source Le Jour d’Algérie Lynda Naili Bourerbrab
Le Pèlerin