A quand la révision de la Constitution ?

La question de la révision de la Constitution qui avait suscité un tapage médiatique
et un intérêt particulier chez la classe politique n'emballe plus les leaders des partis. Le projet de révision de la Constitution est, semble-t-il, renvoyé aux
calendes grecques.
Annoncée pour ce premier trimestre en cours, cette révision
voulue par le président Bouteflika tarde à venir. La déclaration faite en avril 2011 par le chef de l’Etat dans son discours à la nation avait suscité un large
intérêt au sein de la classe politique et un tapage médiatique vu l’importance de l’annonce portant sur la loi fondamentale du pays. Au début, le projet de la réforme
constitutionnelle était le sujet favori de la classe politique. Aujourd’hui, la question ne fait plus débat alors que certains chefs de partis supposent que le
Président Bouteflika aurait «renoncé» à un projet qui lui tenait à cœur. Plusieurs leaders de partis ont été reçus par le Premier ministre.
Dans ce cadre, Sellal avait reçu Amar Laskri, premier
secrétaire du FFS, Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT et Bouguerra Soltani, président du MSP.
Sellal s’apprête à recevoir prochainement une autre personnalité politique d’envergure dans
le cadre des consultations sur le projet de révision de la Constitution. Ces rencontres et les futurs rendez-vous sont axés essentiellement sur la révision
constitutionnelle voulue par le Président Bouteflika et qui constitue le couronnement des réformes politiques engagées depuis 2011. Durant les consultations menées par
Sellal, ce dernier a écouté les propositions de la classe politique sur cette question. Dans le fond, des sources ont indiqué que trois chapitres essentiels dominent
ces consultations. Il s’agit, précise-t-on, de la nature du régime politique à travers la révision de la Constitution (présidentiel ou parlementaire), le calendrier précis du long
processus avant le référendum et enfin les aspects fondamentaux de la Constitution. Sellal, qui a rencontré au moins cinq leaders politiques, devrait rencontrer dans
les prochains jours d’autres chefs de partis, en plus de personnalités nationales et historiques, des experts et juristes de renom ainsi que d’anciens dirigeants
politiques. A l’issue de ces consultations, Sellal devrait présenter ses conclusions sous forme de rapport dans les prochains jours, sur la base duquel le Président
Bouteflika décidera d’installer une commission élargie chargée de rédiger une nouvelle Constitution. Le président du MSP a insisté avant-hier sur la révision de la Constitution
qui doit décider de la nature du régime. De son côté, le président du parti AHD 54, Fawzi Rebaine, a souligné également la nécessité de consacrer l’indépendance de la justice et renforcer
les mécanismes de contrôle pour la lutte contre la corruption. A une question relative aux propositions avancées par son parti au sujet de la révision de la Constitution, Rebaine a répondu
que sa formation politique avait opté pour un système présidentiel, et suggéré que le Chef du gouvernement soit responsable devant le Parlement et un mandat présidentiel de quatre ans
renouvelable une seule fois.
Source Le Jour d’Algérie Yazid Madi
Le Pèlerin